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floratristan
Flore Tristan-Marcoso, dite Flora Tristan (1803-1844), née à Paris, militante socialiste qui s'est essentiellement préoccupée des conditions des femmes travailleuses, grand-mère du peintre Paul Gauguin, a donné son nom au lycée des métiers du bâtiment de la rue du Général de Gaulle à Lillers en 1980.

D'origine franco-péruvienne, Flora Tristan y Moscoso prétendait descendre de Montézuma. Elle était la fille d'un noble péruvien (Mariano de Tristàn y Moccavo) et d'une petite bourgeoise parisienne émigrée en Espagne pendant la Révolution (Anne-Pierre Laisnay).

Ses parents furent mariés en Espagne par un prêtre réfractaire, mais son père, de retour en France, ne prit jamais le temps de régulariser son mariage. Il mourut peu après leur retour à Paris ; et ce coup du sort fut le premier d'une existence dramatique : " Mon enfance heureuse s'acheva, à quatre ans, à la mort de mon Père " (Pérégrinations d'une paria).

Flora et sa mère vont alors se débattre avec d'insurmontables difficultés financières qui vont précipiter, à 17 ans, le mariage de Flora avec un graveur en taille-douce, André Chazal. Riche, Chazal était surtout jaloux, médiocre et très violent. Tristan s'évade d'une vie quotidienne où la femme est considérée comme une mineure incapable par la lecture de Rousseau, Lamartine et surtout de Madame de Staël. Elle hait de plus en plus Chazal, son mari.

L'échec est total, femme battue, humiliée, sequestrée, Flora réussira à le fuir, bien qu'enceinte de son troisième enfant. Malgré les menaces et les voies de fait de plus en plus graves, elle ne reprendra plus jamais la vie commune. En 1838, Chazal, qui la poursuit toujours, d'un coup de pistolet lui perfore le poumon gauche.

Nous sommes à une époque où triomphe depuis la Restauration une forte réaction en matière de mœurs et le divorce est interdit depuis 1815 sauf pour des manquements graves et les juges n'accordent à Flora que " la séparation de corps " (alors qu'ils étaient déjà séparés depuis près de dix ans), mais lui refuse le divorce " fautes d'éléments probants." Aussi, pour le restant de sa vie, Flora se battra pour le divorce des femmes.

Elle retourne au Pérou, espérant se faire reconnaître par son grand-père, noble péruvien, mais il la traite de " bâtarde ", de " paria " et la chasse de la maison familiale. C'est un nouvel et douloureux échec.

Sans perdre le moral, Flora affûtera ses talents d'enquêtrice sociale avec la publication des Promenades dans Londres (1840) et s'investit de la mission d'organiser les classes laborieuses. Ouvrière dans les filatures, les imprimeries mais aussi femme de lettres, militante socialiste et féministe, elle fut l'une des figures majeures du débat social dans les années 1840, et participa aux premiers pas de l'internationalisme. Pour répandre ses idées, Tristan s'est embarquée, en 1843, dans " un tour de France ", le circuit traditionnel des apprentis-compagnons. Son journal, publié posthumement, trace ses rencontres avec les femmes et les hommes ouvriers à travers la France. Tristan n'a jamais achevé son voyage. Elle est morte prématurément de la fièvre typhoïde en 1844 à Bordeaux. " Aristocrate déchue, Femme socialiste et Ouvrière féministe " comme elle aimait à se désigner, son ouvrage majeur sera publié après sa mort par Eliphas Lévi sous le titre L'Émancipation de la Femme ou Le Testament de la Paria.

 


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  • : L’écolier et le ver à soie « Heureux le papillon qui, libre dans l’air , vole ! Disait un écolier ennuyé de l’école. Sans trêve et sans repos travailler , travailler : Voilà mon sort à moi , malheureux prisonnier ! » Et s’adressant au ver à soie : « Comment peux-tu filer toi-même ta prison ? » L’insecte répondit : « J’y travaille avec joie , Car j’en sors papillon. »
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